#MRL14
Pour la première fois,
j'ai eu la joie de participer aux matchs de la rentrée littéraire 2014
PriceMinister-Rakuten (ou MLR14)
Voici donc mon avis, pour le livre suivant:
Le roi disait que j’étais diable
Roman français
- Auteur : Clara Dupont-Monod
- Éditeur : Grasset & Fasquelle
- Parution : 20/08/2014
- Nombre de pages : 236
Résumé : Depuis le XIIe siècle. Aliénor d’Aquitaine a sa légende. On l’a décrite libre, sorcière, conquérante : le roi disait que j’étais diable, selon la formule de l’évêque de Tournai… Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, au côté de Louis VII. Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d’une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d’un amour impossible. Des noces royales à la deuxième Croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue.
*****
Ce livre est écrit à "6 mains":
A travers celles de Clara Dupont-Monod,
ce sont celles de Louis VII et d'Aliénor d'Aquitaine qui saisissent la plume:
Le récit est rythmé par des parties écrites
en italique par le roi
et en regular par la reine.
Mon avis:
J'ai aimé:
- Une écriture vivante et colorée, que j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir (je ne connaissais pas l'auteur)
- Un appétit particulier à lire un récit autour d'Aliénor d'Aquitaine (celles et ceux qui me connaissent sans le filtre du blog savent comment ce prénom rime pour moi!)
- L'alternance de prises de paroles entre Aliénor et son mari: les points de vue sont diamétralement opposés et l'histoire est visitée à travers 2 regards qui s'éclairent l'un l'autre.
J'ai moins aimé:
Les inexactitudes et les libertés histotiques (pourtant annoncées par l'auteur lui-même: "les prises de liberté sont nombreuses (...) (que l'on ne juge) ces libertés ni blasphématoires, ni hors de propos")
Oui, les inventions sont nombreuses,
mais tellement nombreuses que l'Aliénor de ce livre ne peut même pas prétendre ressembler à ce que dût être la vraie.
C'est donc à mon sens blasphématoire et hors de propos...
En particulier dans la dimension spirituelle de ce que devait incarner une reine de France,
dans la religion qui baignait notre royaume.
"Ce soir, c'était Noël. La ville serait grisée, païenne, un peu folle." (p.219)
Et cela déteint bien sûr sur sa vision du monde, et même de son couple.
"Un bourgeois vaut un roi. Il est plus attaché à l'argent qu'à l'église. Comment le lui reprocher? Donnons leur tous les droits!" (p. 62)
"Le pouvoir ne tolère ni la dévotion ni la sincérité absolue. Avec leur basse brutalité, mes barons ont plus de prestance que le roi!" (p.154)
" Par moi (Aliénor), il (Louis VII) a gouté à la haine. Par lui, j'ai découvert la honte. Quel magnifique couple nous formons!" (p.150)
"Mais je sais, moi, qu'au fond du roi , il n'y a ni conquérant, ni maître. Seulement le corps malade d'un paysan." (p.92)
"J'oublie trop souvent que mon mari est pieux, donc hypocrite." (p.56)
"Le paysan s'en remet à d'autres mains. Le roi, lui, ne compte sur personne. On le respecte parce qu'il est seul et parce qu'il croit en lui." (p. 66)
...
Attachée que je suis à l'histoire et aux racines chrétiennes de notre pays, cette dimension m'a vraiment empêchée d'apprécier la lecture de ce livre...
Rien que la dernière citation me fait bondir... Comment peut-on prétendre qu'un roi de droit divin
-et qui plus est Louis VII-
ne comptait sur personne (et Dieu alors??) et qu'on le respectait parce qu'il était seul??
******
Mon verdict:
- Qualité de l'écriture : 4/5
- Plaisir à la lecture : 1/5 (à cause de la dimension historique)
- Originalité du livre : 2/5
J'ai conscience de pouvoir paraître sévère...
surtout pour une première participation à ces matchs littéraires...
mais la franchise me semble essentielle, surtout lorsque l'on donne son avis! ;-)
Si certains d'entre vous l'ont lu, je serais heureuse d'avoir votre ressenti!...
Et vous?...
Quel livre vous accompagne en ce moment?...
2C&1P a sa page: